Il y a des termes que l’on dit à la mode, non pas qu’ils soient nouveaux mais leur utilisation dans le langage courant est récemment promu. Je ne vais pas vous parler de confinement ou de distanciation mais je vais parler de bienveillance, de vivre-ensemble, de co-création…afin de redonner un peu de joie et d’espoir.
Pour cela je vais vous parler d’un Festival qui a eu lieu chaque année au mois d’août dans la campagne genevoise : le Healing HeART festival et c’était une vraie bouffée d’air pur.
Pourquoi ? Premièrement par le lieu : les jardins de Mamajah, https://www.jardinsdemamajah.ch/ est un domaine d’agriculture biologique, solidaire et écologique qui, en plus de son jardin potager, propose des ateliers pour adultes et enfants (comme par exemple la teinture végétale, le maraîchage bio ou l’éco-construction). Vous l’aurez compris c’est un lieu qui a une vision forte et propose d’enseigner et de transmettre ses valeurs par l’expérience personnelle. Au cœur des yourtes et autres installations, le Healing Heart festival était donc bien accueilli.
Ensuite, comme son nom l’indique, la proposition de ce Festival est de permettre la guérison individuelle, collective dans l’échange et la conscience de tous. Je ne sais pas pour vous mais moi j’avais besoin de précisions quant à l’idée clairement affichée que : « Cela se réalise grâce à un élan collectif, en gouvernance partagée et en co-création. Pratiquer une forme de rémunération basée sur la conscience qui offre un chemin de transformation individuelle et collective. Reconnaître la richesse de l’animation, l’ensemble des coûts liés à l’organisation, et l’ensemble du travail réalisé afin que l’événement puisse exister. La clé de l’abondance pour tous, c’est la générosité de chacun. » En bonne anthropologue, je me suis immergée dans cette culture de la rémunération en conscience et voici ce qu’il en est : deux jours d’un programme riche et variés de cours de différentes formes de yoga, de chant, de danse. La possibilité de se purifier dans une hotte de sudation (pratique issus de la culture amérindienne), soins aux bols chantants, tirage de tarots, astrologie maya etc. c’est vrai que listé ainsi cela ressemble aux pratiques New Age qui s’inspirent des mouvements américains et que l’on retrouve florissant en Europe.
Et pourquoi pas ? L’entrée est sur donation, chacun donc fait selon sa conscience, ses moyens ou son envie. Cette idée de solidarité est conjointe à la vision d’une économie basée non pas sur l’imposition hiérarchique mais sur une co-dépendance des uns et des autres.
En effet, il faut reconnaître que les personnes qui ont installés les lieux sont bénévoles, et se regroupent autour d’une association. Aussi, la principale attraction du Festival est que plusieurs thérapeutes proposent leur service. Là encore, une grande boîte en carton (en forme de cœur) est située à la sortie de la grande yourte afin de récolter les dons des visiteurs qui toutes les 30 min peuvent bénéficier d’une séance –découverte- avec les thérapeutes présents.
C’est ainsi que j’ai pu testé un soin de Shiatsu (une technique japonaise de manipulation douce et énergétique qui détend les points du méridien qui parcours le corps) et que j’ai fais la découverte de Sarah, qui maitrise divinement cette pratique et qui m’a détendue alors que je pensais être déjà très zen…
A titre d’exemple, elle m’indique qu’une séance individuelle en cabinet est de CHF 150.- et que la moyenne des dons juste serait de CHF 50/75.- mais j’avoue personnellement qu’au vu de mes moyens et de la répartition que j’ai faite de mon argent, j’ai mis moins dans la tirelire car j’ai fais d’autres activités, consommée des repas/boissons et j’estimais donc avoir réparti de ce qui me semble juste mes frais pour cette journée, soirée passée sur place.
Après un bon repas végan et biologique, servi sous forme de buffet unique (confectionné par MU-Food (https://www.mu-food.ch/) j’ai participé à une expérience collective !
La danse des traditions ancestrale ! Je me suis laissée portée par le groupe, par le dynamisme entrainant de la xxx qui nous a fait suer au son des musiques traditionnelles. Nous avons commencé par apprendre les bases de la danse orientale et ses déhanché en forme de 8, puis les danses des cultures chamaniques américaines : la danse de Pachamama (afin de remercier la Terre-mère et ses récoltes), la danse du Boa, la danse de l’Aigle ainsi que d’autre dont la symbolique rejoint le mouvement. C’était un très bon exutoire et je crois ne pas être la seule a avoir tout donné dans la joie et la liberté du mouvement ! Et pour finir en apothéose la célébration de la vie, de la féminité et de la joie de se laisser aller librement sur cette chanson de Celia Cruz « la Vida es un carnaval : (dont je défis quiconque de rester stoïque en l’écoutant) https://www.youtube.com/watch?v=IfPfsU02Im0&list=RDIfPfsU02Im0&start_radio=1&t=0
Deuxièmement, il faut mentionner le petit marché de produit artisanaux : bougies aux huiles essentiels, fours solaires, bijoux, savons et un dont je salue particulièrement le travail de xx qui fait de la sculpture et peinture sur des souches de bois qu’il trouve dans la campagne locale et dont le travail est fin, inspiré et juste très beau. Voici un exemple :
Il fait des autels et des sculptures sur demande.
Enfin, c’est au son des concerts au tambour, éclairés par des bougies et lanternes avec un soin de chant et bol chantants que ma soirée s’est achevée. Une parenthèse enchantée, en ce début d’été pour donner un élan de solidarité et de reliance comme il est dit sur leur site afin de « Parvenir de façon naturelle à un état de conscience élevé ».
Il est vrai que la communauté présente et que ce genre d’événement attire principalement une population que certains qualifierait d’utopiste, de marginaux ou de baba-cool mais peu importe, ce festival a le mérite de mettre en œuvre un monde dont il prône et incarne les valeurs de vivre en harmonie, de façon écologique et responsable et cela a le mérite d’exister. Il ne semble pas sectaire ni faussement bienveillant, à ceux qui auraient des doutes, libre à vous de le visiter. L’édition prochaine sera reconduite si l’argent récolté durant le weekend a permis de rembourser les frais engagés pour la location du matériel, les thérapeutes étant tous venus bénévolement.
C’est donc en toute cohérence que le concept de « conscience » est appliqué durant ce festival et dont on entendra surement parler régulièrement dans ce fameux « monde d’après » dont les sciences sociales vont devoir s’intéresser tant il participe à un phénomène social contemporain et dont le festival par sa démarche cherche à : « S’inspirer des flux circulaires qui existent dans la nature et les répliquer dans nos modèles de consommation ». https://healingheartfestival.ch/
Merci et à l’année prochaine !
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